Portrait régionalFacteurs personnels

Sur le plan social

Autocontrôle et conduites sociales et comportementales*

Le fait d’entretenir des interactions sociales positives avec les pairs et les adultes, de posséder des habiletés sociales favorables (empathie, entraide, écoute, etc.) et de maîtriser ses pulsions (auto-contrôle) est lié à la réussite scolaire. Une plus grande maîtrise de soi, c’est-à-dire la capacité des enfants de contrôler leurs comportements et leurs pulsions, est associée à un rendement plus élevé en lecture, en vocabulaire et en mathématiques, ce rendement étant reconnu comme un déterminant de la persévérance scolaire.

 

Association à des pairs*

L’adolescence est une période de la vie au cours de laquelle l’individu développe sa personnalité et affine ses intérêts. L’adolescent est ainsi perméable aux influences qu’il subit, aux modèles et aux images qui lui sont proposés. En ce sens, la fréquentation de camarades motivés par l’école conditionnera l’attitude du jeune envers ses études. L’Enquête longitudinale auprès des jeunes en transition (2002) jette un éclairage révélateur sur cette réalité. En effet, 65 % des décrocheurs interrogés déclarent que leurs amis sont d’avis qu’il est important de terminer ses études secondaires alors que cette proportion s’élève à 86 % chez les persévérants et les diplômés. 50 % des décrocheurs avaient également un ami qui était décrocheur, contre seulement 20 % chez les persévérants et les diplômés.

Sur le plan des habitudes de vie

Alimentation et activité physique*

Les habitudes de vie, dont l’alimentation et l’activité physique, sont fondamentales pour le développement du jeune, son bien-être, son estime de soi, son épanouissement personnel et social ainsi que sa santé, soit autant d’éléments liés à sa réussite éducative. Les jeunes qui pratiquent une activité sportive ont généralement une capacité d’attention plus grande à l’école et un meilleur rendement cognitif. Au contraire, une alimentation inadéquate et un comportement sédentaire peuvent interférer avec l’apprentissage et la réussite scolaire.

 

Tabac-alcool-drogues*

L’usage abusif du tabac, de l’alcool et des drogues est parfois symptomatique d’un mal-être à l’école ou dans les sphères personnelle et familiale du jeune. Dans certains cas, la consommation d’alcool et de drogues constitue pour le jeune une stratégie d’évitement ou de fuite des responsabilités scolaires, dont le choix de carrière. Cette consommation a également un effet néfaste sur le développement général du jeune, autant pour sa santé physique que psychologique, à une période de la vie où la maturation du corps et du cerveau n’est pas complétée. C’est aussi un facteur prédictif du décrochage.

 


L’Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire 2010-2011 (EQSJS) est une vaste enquête menée au cours de l’année scolaire 2010-2011 auprès de 63 196 élèves du secondaire dans 16 régions sociosanitaires du Québec, dont la Gaspésie–Îles-de-la- Madeleine. Cette enquête, à laquelle ont collaboré le réseau scolaire et les directions de santé publique, a été réalisée par l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) à la demande du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS).

L’Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire 2010-2011 : La santé physique et les habitudes de vie des jeunes de La Haute-Gaspésie – Synthèse des résultats (en %) pour la MRC de La Haute-Gaspésie et le Québec, 2010-2011

Indicateurs Haute-Gaspésie (%) Québec (%)
Habitudes d’hygiène buccale
Brossage de dents au moins 2 fois par jour 83,6+ 77,8
Soie dentaire au moins une fois par jour 26,8 24,2
Habitudes alimentaires
Fruits et légumes selon les recommandations 30,3 32,9
Produits laitiers au moins 3 fois par jour 39,8- 48,1
Prise du déjeuner tous les jours de la semaine 52,8- 59,7
Consommation d’au moins 4 verres d’eau par jour 41,2 39,3
Boissons sucrées, grignotines et autres sucreries tous les jours 41,8+ 30,7
Malbouffe au moins 3 fois sur une semaine d’école 36,7 31,3
Activité physique de loisir et de transport
Actifs durant l’année scolaire par les loisirs et le transport actif 22,4- 29,8
Usage de la cigarette
Fumeurs de cigarettes 19,8+ 10,5
Fumeurs quotidiens 9,5*+ 4,1
Fumeurs occasionnels 4,4* 2,8
Expérimentateurs 5,9*+ 3,6
Fument en moyenne 11 cigarettes et plus par jour, chez les fumeurs occasionnels ou quotidiens 33,2*+ 18,5
Première cigarette complète avant 13 ans, chez les 13 ans et plus 21,0+ 8,1
Consommation d’alcool et de drogues
Consommation d’alcool dans les 12  derniers mois 71,9+ 59,7
Consommation d’alcool une fois  par semaine et plus dans les 12 derniers mois (fréquence élevée) 18,1 15,0
Consommation excessive d’alcool (5 verres ou plus à une même occasion) à au moins 11 reprises dans les 12 derniers mois 7,9* 6,4
Consommation d’alcool  avant 13 ans, chez les 13 ans et plus 28,7+ 21,4
Consommation de drogues dans les 12 derniers mois 29,0 25,7
Consommation de cannabis une fois par semaine et plus dans les 12 derniers mois (fréquence élevée) 11,0 9,4
Consommation de drogues avant 13 ans, chez les 13 ans et plus 8,8*+ 4,9
Problème émergent ou évident de consommation d’alcool ou de drogues (DEP-ADO) 10,7 10,2
Comportements sexuels chez les 14 ans et plus
Avoir déjà eu une relation sexuelle consensuelle 53,6+ 37,1
Première relation sexuelle consensuelle avant 14 ans 19,0+ 9,8
Trois partenaires ou plus à vie, élèves ayant eu relations vaginales 28,4 29,5
Condom à la dernière relation sexuelle vaginale consensuelle 68,7 68,2
Statut pondéral, image corporelle et actions à l’égard du poids
Poids insuffisant 7,4* 10,2
Surplus de poids 26,0+ 21,0
Embonpoint 18,1+ 14,2
Obésité 7,9* 6,8
Satisfaits de leur apparence corporelle 53,2 51,4
Actions pour maintenir le poids ou en perdre 59,0  58,9
Recours à des méthodes potentiellement dangereuses chez les élèves tentant de maintenir leur poids ou d’en perdre 70,8 66,3
Perception de l’état de santé
Excellente ou très bonne perception de leur santé 66,1-  71,1

+ ou – : valeur significativement supérieure ou inférieure à celle du Québec au seuil de 0,05.

* : CV entre 15 et 25 %, donnée à interpréter avec prudence. ** : CV supérieur à 25 %, donnée fournie à titre indicatif seulement.

Source : DUBÉ, Nathalie et Claude PARENT. L’Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire 2010-2011 : La santé physique et les habitudes de vie des jeunes de La Haute-Gaspésie-volet 1, Direction de santé publique Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, 51 pages. (2013d)

Taux annuel moyen (pour 1000 individus) de jeunes de 12 à 17 ans suivis par le centre jeunesse en vertu de la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents de la MRC de La Haute-Gaspésie, la région GÎM et le Québec, 2009-2010

TERRITOIRE Taux pour 1000 Nombre
MRC de La Haute-Gaspésie 64,3 48
Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine 47,4 306
Ensemble du Québec 26,4 n/d

Source : Compilation spéciale faite par le Centre jeunesse GÎM, 2010.

 

La conciliation études-travail*

La conciliation des horaires de travail et de ceux des études est une réalité pour un nombre grandissant de jeunes. D’un côté, travailler pendant ses études peut permettre au jeune de se familiariser avec le marché de l’emploi, de mieux définir ses aspirations scolaires et professionnelles, d’acquérir des compétences et de développer son autonomie ainsi que son sens des responsabilités. Pour certains jeunes, il s’agit également d’une condition d’accès à des études supérieures. D’un autre côté, le cumul d’activités peut conduire les jeunes plus exposés à d’autres facteurs de risque à décrocher. Certaines périodes de l’année sont cruciales alors que coïncident une augmentation des charges scolaires (examens de fin d’année) et un besoin plus aigu des employeurs en main-d’œuvre (temps de fêtes pour les commerces, début et fin de l’été pour le secteur touristique).

 

Proportion (%) des élèves du secondaire avec un emploi et proportion (%) des élèves travaillant 11 h ou plus par semaine parmi ceux occupant un emploi (rémunéré ou non) durant l’année scolaire pour la MRC de La Haute-Gaspésie, la GÎM et le Québec, 2010-2011 

TERRITOIRE Avec emploi (%) 11 h et plus par semaine (%)
MRC de La Haute-Gaspésie 40,6 30,1
Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine 46,9 28,2
Ensemble du Québec 57 13

SUR LE PLAN DE LA SANTÉ ET DU BIEN-ÊTRE

Sentiment dépressif*

Tout au long de son cheminement, le jeune peut être confronté à différents événements préoccupants touchant l’une ou l’autre des sphères de sa vie : échecs scolaires répétés, rupture amoureuse, rejet par les pairs, situation familiale difficile (précarité économique, divorce des parents), deuil, etc. Selon la capacité de résilience du jeune, selon qu’il sache utiliser ou non des stratégies efficaces d’adaptation et de résolution de problèmes, ces difficultés peuvent l’amener à vivre des épisodes dépressifs plus ou moins intenses. En plus des impacts structurels sur le développement du cerveau, des problèmes de santé mentale auront une incidence sur la motivation du jeune à l’école et, ainsi, sur sa persévérance scolaire.

 

Estime de soi*

L’estime de soi est la conscience de la valeur qu’on se reconnaît dans différents domaines. Elle suppose une prise de conscience de ses forces, de ses difficultés et de ses limites personnelles. C’est à travers l’interaction avec ses parents, ses camarades et ses enseignants que le jeune prend conscience de sa valeur. Un jeune qui a foi en ses compétences et ses capacités n’hésitera pas à s’engager dans les activités d’apprentissage et à persévérer. Par contre, un jeune qui éprouve des difficultés, qui est confronté à l’échec et qui perd confiance en ses propres capacités peut éviter de s’engager dans les tâches scolaires pour préserver une image positive de lui-même.


L’Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire 2010-2011 (EQSJS) est une vaste enquête menée au cours de l’année scolaire 2010-2011 auprès de 63 196 élèves du secondaire dans 16 régions sociosanitaires du Québec, dont la Gaspésie–Îles-de-la- Madeleine. Cette enquête, à laquelle ont collaboré le réseau scolaire et les directions de santé publique, a été réalisée par l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) à la demande du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS).

L’Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire 2010-2011 : La santé mentale et psychosociale des jeunes de La Haute-Gaspésie – Synthèse des résultats (en %) pour la MRC de La Haute-Gaspésie et le Québec, 2010-2011

Indicateurs Haute-Gaspésie (%) Québec (%)
Environnement social des jeunes
Niveau élevé de soutien social dans la famille 71,7 75,1
Niveau élevé de participation significative dans la famille 35,4− 41,6
Niveau élevé de supervision parentale 31,2 35,3
Niveau élevé de soutien social des amis 66,5 69,2
Niveau élevé de comportements prosociaux des amis 55,4 54,5
Niveau élevé de soutien social à l’école 36,6 34,3
Niveau élevé de participation significative à l’école 24,0+ 16,4
Niveau élevé de sentiment d’appartenance à l’école 28,4 30,3
Estime de soi et compétences sociales
Niveau élevé à l’indice d’estime de soi # 18,2 19,8
Niveau élevé à l’indice d’efficacité globale personnelle # 28,6 28,5
Niveau élevé d’empathie 49,7 48,1
Niveau élevé de résolution de problème 37,1 31,5
Niveau élevé à l’indice d’autocontrôle # 17,5 15,3
Violence à l’école ou sur le chemin à l’école et cyberintimidation
Victime de violence à l’école ou sur le chemin de l’école durant l’année scolaire 31,6 36,0
Victime de cyberintimidation durant l’année scolaire 4,5*  5,4
Victime de violence à l’école ou sur le chemin de l’école ou de cyberintimidation durant l’année scolaire 32,8  37,3
Comportements agressifs et problèmes de comportement
Recourt parfois ou souvent à au moins un comportement d’agressivité directe 34,9 37,9
Recourt parfois ou souvent, lorsque fâché  contre quelqu’un, à au moins un comportement d’agressivité indirecte 60,8 64,7
Au moins une conduite imprudente ou rebelle dans les 12 derniers mois  33,8  35,7
Au moins une conduite délinquante dans les 12 derniers mois (incluant l’appartenance à un gang)  31,6−  40,7
Violence dans les relations amoureuses et relations sexuelles forcées
Violence (subie ou infligée) lors de leurs relations amoureuses des 12 derniers mois 39,0 38,8
Relations sexuelles forcées par un adulte ou un jeune chez les 14 ans et plus (au cours de la vie) 6,8*  6,0

+ ou – : Valeur significativement supérieure ou inférieure à celle du Québec au seuil de 0,05.

* : CV entre 15 et 25 %, donnée à interpréter avec prudence.

#: Les indices suivis de ce symbole sont des indices en quintiles.

Source : DUBÉ, Nathalie et Claude PARENT. L’Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire 2010-2011 : La santé mentale et psychosociale des jeunes de La Haute-Gaspésie-volet 2, Direction de santé publique Gaspésie–Îles-dela-Madeleine, 71 pages. (2015d)

SUR LE PLAN COGNITIF

Rendement scolaire en lecture, écriture et mathématiques*

Le rendement en lecture, en écriture et en mathématiques apparaît être un déterminant de la persévérance scolaire. L’Enquête longitudinale auprès des jeunes en transition (2002) révèle que les décrocheurs avaient obtenu des notes plus faibles que les diplômés notamment en ce qui concerne leur capacité de comprendre, d’utiliser et d’analyser des textes écrits. Or, le recours à la lecture et à l’écriture est nécessaire à l’apprentissage dans toutes les matières, y compris les mathématiques. Le fait d’éprouver des difficultés en lecture et en écriture n’est pas sans conséquence sur la performance du jeune dans toutes les matières et la poursuite de ses études. Par ailleurs, la réussite des cours et des épreuves en français et en mathématiques est une condition inscrite dans le régime pédagogique québécois pour l’obtention d’un diplôme d’études secondaires.

 

Motivation (engagement)*

Les élèves motivés au regard des apprentissages à réaliser à l’école s’engagent dans les activités et les tâches qui leurs sont proposées en classe. Ils participent de façon active aux cours (prise de notes, participation aux travaux d’équipes, etc.), réalisent les travaux et les devoirs demandés par les enseignants, consacrent du temps et fournissent des efforts de qualité dans la réalisation des activités d’apprentissage. Cet investissement est nécessaire pour apprendre, réussir et se qualifier. Or, les élèves peu motivés ont tendance à adopter des comportements incompatibles avec l’apprentissage et la réussite à l’école comme la passivité, le peu d’efforts et le travail bâclé, ce qui peut compromettre la poursuite de leurs études.

 

Aspirations scolaires et professionnelles*

Les aspirations scolaires et professionnelles des jeunes conditionnent étroitement leur persévérance scolaire. Les élèves ayant un projet scolaire et professionnel bien défini trouvent la motivation nécessaire pour persévérer dans leurs études. La définition d’un projet est souvent liée à la perception qu’ils ont de leurs habiletés cognitives (facilité d’apprendre, satisfaction de leurs résultats scolaires, se considérer aussi intelligent que les autres), aux efforts qu’ils fournissent (temps consacré aux activités et aux tâches scolaires), aux antécédents scolaires (succès ou échecs) et à la scolarité des parents. Les élèves n’ayant pas de projet scolaire et professionnel précis sont plus à risque de changer de programme ou d’abandonner leurs études. C’est pourquoi il s’avère important d’aider les jeunes à mieux se connaître et à définir leurs aspirations scolaires et professionnelles.

*Référence : Les déterminants de la persévérance scolaire, Réunir Réussir, Capsule de vulgarisation, rédigée par Frédéric Tremblay (CREPAS) et supervisée par Mireille Jetté (Réunir Réussir)